C’est avec des échos retentissant de l’âge d’or des Supertramp, David Bowie ou encoreElton John que Mikaël et Rafael Fortin se rappellent leur enfance dans le nid familial. Éventuellement, ce sont Coldplay, Karkwa, Arctic Monkeys, Malajube, Jean Leloup, Arcade Fire, Black Keys ou encore Radiohead qui prennent le plancher et galvanisent l’imaginaire musical de ce qui deviendra, à maturité,le tandem art-rock Hey Major.
Originaires de Sherbrooke, où lespremiersbalbutiements musicaux augurent, les deux frères forment d’abord Orange O’Clock (prix CBC Searchlight 2015) puis, éventuellement, Hey Major, sitôt recruté dans les rangs du label montréalais Indica (Half Moon Run, Hein Cooper). C’est en 2018 que paraît un premier extrait, Brother, salué par la critique etles radios –et capturant l’essence première du groupe: La chimie fraternelle, sinon en symbiose, des frères qui nous donne une chanson aussi incarnée que décomplexée. Et donnant le ton pour la suite.
Porté par les rythmes percussifs de l’un et les claviers saturés de l’autre, puis tonifié par les guitares et arrangements de Jace Lasek (The Besnard Lakes) au Studio Breakglass,le premier gravé officiel, The Station, paraît en 2019, soutenu par les extraits «The station», «Goodfellas» et «Pour mieux respirer» qui font belle figure en radio et séduit le public pris à témoin devant le tandem, carrément électrique, sur scène.
Inévitablement marqué par la pandémie comme nous toustes, la polyglotte formation se réfugie en studio et renoue avecses racines, le temps d’un premier EP francophone –Si pour une fois, paru en novembre 2021 –puis, unsecondFeu Intérieur, à paraître le 24 juin 2022–marquant le coup sous forme d’album réunissant les deux galettes.
Des sonorités aériennes, les thèmes d’errance, de fuite intérieure, du funambule droit sur le fil y pullulent et en font scintiller la trame. Puisla panique cède tranquillement le chemin à la résilience. Au pied du mur, latête en osmose, les pieds qui cèdentdevant l’inconnuet y plongent tête première. Et si déjà, «Sur une ficelle» et «Le gouffre» sont bien ancrées les radios, la suite s’annonce quant à elle, rien de moins que stellaire