Joseph Arthur - Disques Indica - indica.mu

Joseph Arthur

Biographie

S'il existe un contraire du syndrome de la page blanche, Joseph Arthur en est atteint. En effet, l'auteur compositeur interprète, natif d'Akron, Ohio et actuellement résident de New York, qui a fait paraître quatre mini albums en autant de mois, travaillait déjà sur deux albums distincts quand la musique de ce qui allait devenir The Graduation Ceremony lui est soudainement venue. C'est en grattant la guitare d'un ami lors d'un passage à Los Angeles qu'Arthur écrit une nouvelle chanson, Out on a Limb. De cette pièce en sont nées 10 autres, enregistrées de manière spontanée lors d'une session marathon au studio de Sheldon Gomberg. «Je recherche toujours des manières d'exprimer ma créativité quand je suis à L.A. car L.A me fait peur» explique Arthur. «Ne pas être à la maison est une grande source d'énergie créatrice. J'ai alors appelé Sheldon et lui ai dit que j'avais des chansons à enregistrer et lui ai demandé s'il était partant. Il a répondu oui et je lui ai dit 'Je suis déjà dehors, est-ce que je peux entrer?' (rires) On a donc enregistré toutes ces chansons – des vieilles, des nouvelles que je n'avais pas encore enregistrées – on a gardé la première ou la deuxième prise, et ça allait devenir un album.» Toutefois, Arthur commence à sentir que le résultat de ces sessions n'est pas à la hauteur en termes de réalisation comme de production, et se tourne vers le légendaire drummer Jim Keltner pour leur insuffler un peu de magie. Keltner avait joué sur l'album qui nous avait révélé Joseph en 2000, «Come To Where I'm From» et la paire s'était réunie à nouveau sur le premier album éponyme de Fistful of Mercy, groupe fondé avec Ben Harper et Dhani Harrison. Pour s’approcher encore un peu plus du produit final, Arthur fait appel au réalisateur John Alagia, propriétaire du Village Studio, où Fistful of Mercy jouait leur premier spectacle en 2010. Alagia avait auparavant réalisé la chanson «You're So True», contribution de Joseph à la trame sonore de Shrek 2 en 2004. «J'ai dit à John, peut-être pourrais-tu réaliser ce projet acoustique qu'on a monté moi et Jim Keltner» dixit Arthur. «Je lui ai donné les choses telles quelles et il a trouvé que le projet n'était pas tout à fait là où il devrait être. Il s'est alors amené chez moi à Brooklyn où je lui ai joué tous les différents trucs sur lesquels je travaillais. Je suis ensuite allé chez lui à Santa Monica. On ne savait pas trop ce qu'on faisait et très rapidement on s’est retrouvé avec 50 tracks d'un paquet de projets en cours destinées à être décortiquées et remaniées.» «On a fini par revenir en arrière, aux trucs avec Jim Keltner. Ça avait de l’âme et dégageait une vibration particulière. C'était parfait. Tout ce qu'il manquait c'était quelques arrangements sur les refrains pour les faire ressortir.» Sous la direction d'Alagia, la reine indie Liz Phair prête sa voix à «Midwest», Jessy Greene, également présent sur Fistful of Mercy, figure au violon et Brian Cohen, leader de Line and Circle, fait entendre sa voix tout au long de l'album. Cohen, qui a grandi en face de chez Joseph à Akron, Ohio, accompagnait Arthur lors de la première visite qui allait donner naissance à The Graduation Ceremony, aux studios de Gomberg. «Brian apporte une autre couleur vocale sur l'album. Il excelle dans ce rôle.» souligne Arthur. «Il a une excellente voix et il y a une forte alchimie d’établie entre nous. Qui plus est, il a très fortement contribué à l’enregistrement de ce disque par son enthousiasme et ses encouragements.» Tous ces efforts ont mené à la création d’un des plus beaux et raffinés albums de Joseph, qui, dans l’espace de deux décennies, a fait paraître sept albums studio et 11 E.P. en plus d’avoir collaboré avec Peter Gabriel et Michael Stipe de R.E.M. La plume poétique qui est désormais la marque de fabrique du chanteur est omniprésente sur The Graduation Ceremony. Dans la chanson Midwest, Arthur parle de l’enfance dans une ville dortoir, où l’imagination sert d’exutoire à la banlieue. Gypsy Faded relate quant à elle une rupture dans ses moindres détails. Selon Arthur, ce qui fait sa force est qu’il l’a écrite avec ses trippes, malgré la lourdeur de la situation dans laquelle il était, rendant ainsi la chanson encore plus réelle. Out on a Limb et Almost Blue, en ouverture d’album, rappellent quant à elles les ambiances planantes et poignantes des chansons comme Honey and the Moon qu’on retrouvait sur Redemption’s Son (2000), alors que Over the sun mise plus sur son plus strident où se superposent habilement parties vocales et sons de clavier athmosphériques. Joseph Arthur grandit à Akron dans les années 70 et 80. Comme beaucoup d’autres, c’est avec les cours de piano obligatoires que la musique entre dans sa vie. Cependant, lorsqu’il réalise qu’il peut utiliser l’instrument pour exprimer les univers musicaux dont il est empli, il se met à écrire ses propres chansons. Au secondaire, il commence à jouer dans différents groupes, puis, peu après avoir obtenu son diplôme, déménage à Atlanta avec un groupe dans lequel il joue de la basse, tout en cumulant les boulots dans des magasins de musique et pour des tattoo shops. À cette époque, Arthur souhaite devenir un bassiste de jazz de renommée mondiale, à l’image du regretté Jaco Pastorius. Toutefois, un démo de Joseph atterrissant au bureau de Real World Record label, l’étiquette de Peter Gabriel, vient changer ces plans. «J’ai appris plus tard que Peter Gabriel trouvait mon jeu de basse plutôt faible, mais qu’il avait beaucoup accroché sur les textes.» Du jour au lendemain, Joseph se retrouve à l’affiche du festival de Gabriel, le WOMAD (bien qu’il n’ait pratiquement jamais donné de spectacle solo acoustique auparavant), joue avec Gabriel et Joe Strummer au Real World studio à Bath, en Angleterre, et signe ensuite avec Real World Records. «C’était fou» explique Arthur. «Je pense qu’en vieillissant, j’aime de plus en plus raconter cette histoire.» Alors que le premier effort de Joseph Arthur paru en 1997, Big City Secrets, réussit à attirer l’attention à l’étranger, il aura fallu la parution de Come To Where I’m From et la chanson phare «In the Sun» afin de gagner les auditeurs Américains. Cette dernière chanson a été reprise en 2006 par le chanteur de R.E.M., Michael Stipe et Chris Martin, de Coldplay afin de récolter des fonds pour les victimes de l’ouragan Katrina. Cette pièce avait également été reprise dix ans plus tôt par Gabriel pour un album hommage à la Princesse Diana. Comme si la musique n’était pas assez, Joseph Arthur est également un artiste visuel accompli. En plus d’avoir été nominé en 1999 pour la meilleure présentation visuelle d’un album aux Grammy’s pour la pochette de son EP Vacancy, l’artiste a exposé ses toiles dans des galeries un peu partout à travers le monde et a créé le musée en ligne «Museum of Modern Arthur», permettant à ses œuvres de passer à la postérité.

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