Sold out. Comme dans «l’espace vital des spectateurs est déjà réduit au maximum». Un détail, si on se fiait à l’enthousiasme général. C’est le groupe The Loodies, aussi originaire de Montréal, qui était chargé de réchauffer le public avant la tête d’affiche. «C’est notre plus grosse foule !» a lancé la chanteuse dont la voix aérienne rappelle celle de Lisa Hennigan. Honnête perfor­mance, bien que la qualité du son ne rendait absolument pas justice à leurs pièces, toutes tirées de Edgy Ground, leur pre­mier album paru cet automne.

The Loodies, un groupe de jeunes musiciens très talentueux, s’est occupé de réchauffer l’ambiance avant l’arrivée de Half Moon Run. Belle prestation niveau musicale. De beaux arrangements, des mélodies intéressantes et planantes. J’ai reconnu du Plants & Animals dans le son (surtout le son du premier album), donc c’est à découvrir. Seul bémol, la qualité de la performance selon moi se juge avec la personnalité et la prestance du chanteur principal. Peut-être que la quantité de gens présents a déstabilisé le groupe, mais il manquait un peu d’énergie sur scène. Leur album Edgy Ground est à découvrir.

Le trio canadien Half Moon Run était de passage à Québec mardi soir, au Cercle qui était rempli à craquer. Le spectacle qu’ils ont donné à Montréal le 20 novembre dernier affichait également complet et avec raison, car la formation de type indie folk rock nous a offert une prestation très riche en émotions.

Maintenant, place au spectacle. C’était mercredi soir dernier au Divan Orange. Oui, car du point de vue de l’exécution, on n’a rien à redire. Les Loodies affichent un bel aplomb en mode direct. À la fois fluide et bien enroulé. On pardonne souvent à un si jeune groupe un certain degré de desserrement et de désajustement sur scène. Ce soir-là, on n’a pas eu à fermer les yeux sur de l’approximatif. Rares sont en effet les jeunes ensembles qui travaillent au coude à coude au service du répertoire. En d’autres mots, chacun des membres du groupe était conscient de son rôle et savait le jouer sans piler sur les pieds de son prochain. C’est le cliché du tout plus important que la somme des parties. On nous a livré un excellent « tout », sans étalage. Grâce, sans doute, à un travail minutieux en local de répétition.

S’il était dans la philosophie chinoise, il serait le parfait équilibre entre le yin et le yang. C’est presque intéressant et presque endormant. On a le goût de se promener à sens inverse sur la 410 et de célébrer la vie. C’est comme avoir une faux à un accouchement : c’est joyeusement déprimant. La musique est bien inspirée. Les mélanges guitares-violons-banjo-piano forment une musicalité qui nous inspire à l’évasion.

Au menu, un quatuor à cordes, des structures chansonnières opérantes, des mélodies inventives, d’assez bonnes idées au niveau des arrangements et une exécution irréprochable; car ces jeunes musiciens détiennent une excellente maîtrise de leurs instruments respectifs. Donc, The Loodies offre une pop léchée, duveteuse et intelligible… presque trop raffinée pour mes oreilles en quête de sensations fortes. Honnêtement, ce Edgy Ground constitue une bonne première offrande pour la formation montréalaise dans la force de l’âge. Ces artistes en sont assurément capables! Ça demeure quand même du bon travail savamment accompli.